Catégorie : Édition 2025

L’édition 2025 est le premier numéro thématique de la revue Apprendre + Agir. Sur le thème « Faire ensemble en éducation des adultes », deux professionnel·elles de l’ICÉA partagent leur expérience et leur réflexion sur la coconstruction et la collaboration. Alors que l’année 2025 marque les 10 ans d’existence de la revue, ce thème nous a semblé porteur en fonction de la mission de l’ICÉA et de notre travail quotidien avec une diversité de personnes et d’organisations œuvrant en éducation et en formation des adultes.

Les deux articles du numéro explorent comment « faire ensemble » à partir d’une initiative lancée par l’ICÉA, des chantiers de réflexion et de travail en éducation des adultes, et d’un projet de recherche mené par l’ICÉA et le Conseil scolaire des Premières Nations en éducation adultes (CSPNÉA) visant la création d’un outil de reconnaissance des compétences.

« Faire ensemble » renvoie ici aux idées de collaborer et de construire avec les autres, de tenir compte d’une pluralité de perspectives, de voix, de savoirs, d’expériences, mais aussi d’établir des collaborations respectueuses et de développer de bonnes pratiques en matière de collaboration et de recherche avec des membres des Premières Nations.

Dans son texte, Émilie Tremblay revient sur la mise en place des chantiers en éducation des adultes, une initiative découlant du Forum Construire l’avenir : l’éducation des adultes au service du bien public et du bien commun, organisé par l’ICÉA au mois de juin 2023. Elle s’intéresse particulièrement à la notion de coconstruction, fortement polysémique, qui a été mobilisée dès le départ pour penser le fonctionnement et le travail des chantiers. Elle met en dialogue cette notion avec celles de collaboration, de cocréation et de concertation.

Elle montre comment il a été possible de mettre en place et de faire vivre les chantiers grâce à l’engagement de plusieurs personnes issues de différents milieux et secteurs de l’éducation des adultes. Elle fait ressortir quelques éléments importants dans cette démarche de coconstruction tels que la confiance, la responsabilité partagée et l’importance de disposer du temps et d’un soutien de qualité.

Hervé Dignard, pour sa part, réfléchit à ce que veut dire la collaboration dans le cadre d’un projet de recherche entre allochtones et autochtones et à ce qu’elle implique. Ses réflexions s’inscrivent dans le cadre du démarrage d’un projet de recherche mené conjointement avec le CSPNÉA et plusieurs communautés des Premières Nations présentes au Québec (notamment Atikamekw, Innus, Mi’gmaq et Mohawk).

À partir des travaux, des lignes directrices et des réflexions de quelques organisations, dont l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL), il identifie six valeurs essentielles à la collaboration (respect, réciprocité, équité, partage, transparence et intégrité) et formule quatre engagements (confiance, mieux-être, justice et responsabilité) dans le dessein de proposer un cadre relationnel et de jeter les bases du travail collaboratif. Ce travail sera utile dans le cadre du processus conjoint de conception d’un outil de reconnaissance des compétences dont les articulations et le fonctionnement seraient en adéquation avec les conceptions du monde, les valeurs et les cultures des Premières Nations participant au projet.

Nous espérons que ces deux articles réflexifs contribueront à alimenter vos réflexions et vos pratiques en matière de collaboration et de coconstruction.

Bonne lecture à toutes et à tous!